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Mon refuge d’enfant

Quand j’étais petite, j’adorais lire et dessiner.Je passais mes journées dans ma chambre — mon refuge.C’était mon monde intérieur, mon jardin secret.J’y inventais des histoires, des planètes, des peuples,et la musique devenait la bande-son de mes rêves.

J’aimais l’histoire, les sciences, le sport.La géographie me faisait voyager.Et le français nourrissait mon amour des mots,même si l’orthographe me jouait souvent des tours.

Je me souviens avoir trouvé les majuscules un peu trop fières.Pourquoi seraient-elles au-dessus des autres ?Et les “s”, ah, les “s” !Je les aimais parce qu’ils dansaient.Alors j’en mettais partout.

Un jour, en 4e, j’ai choisi de faire un exposé sur les extraterrestres.Je lisais des BD, des magazines, je rêvais d’ailleurs.J’ai dessiné leurs vêtements, leurs repas, leurs armes,et j’ai présenté tout cela, fièrement.Les autres ont ri… mais ma prof a adoré.J’ai eu 20 sur 20, et elle a gardé mes affiches.

Plus tard, j’ai fait un exposé sur Jeanne d’Arc,mon symbole de résistance.Mais j’ai découvert qu’elle côtoyait Gilles de Rais,un homme monstrueux.Et soudain, mon héroïne a perdu son éclat.

À l’école, j’étais différente.Un peu trop rêveuse, un peu trop étrange.Mais c’est ce monde-là, le mien,qui m’a appris à tenir debout.

Aujourd’hui, je sais que je suis autiste, HP et TDAH.Ces mots mettent de la lumière sur ce que j’étais :une enfant pleine d’imagination, cherchant sa place.

On dit que c’est dans les prisons qu’on développe le plus d’imagination,pour apprendre à briser les murs.Moi, j’ai appris à en peindre les parois.

Et si, finalement, la différence n’était pas une faille,mais une porte ouverte sur des mondes infinis ?


 
 
 

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